Il n’aura pas échappé à ceux qui s’intéressent au fablabs et plus largement aux tiers-lieux, qu’il existe plusieurs catégories de fablabs : si on exclut les ateliers numériques du secteur marchand (tels que les boutiques TechShop, ou de ce côté-ci de l’Atlantique le FabShop à Saint-Malo), on distingue dans le PAFANUF (PAysage de la FAbrication NUmérique Français) deux grandes catégories de fablabs :

  • les ateliers associatifs : on saluera dans cette catégorie le TyFab, le fablab associatif de Brest qui est adossé à l’association la Maison du Libre. Souvent animés d’une belle dynamique et porteurs d’un projet d’éducation populaire aux technologies de l’information (initiation à la programmation, à l’électronique…) ces lieux reposent largement sur le bénévolat qui est assuré par une communauté variée, sur les (souvent maigres) capacités d’auto-financement dégagées par l’association et sur les subventions accordées par les collectivités territoriales. Répondant assez aisément au critère d’ouverture au public que définit la charte des Fablabs, ils ont généralement des difficultés à atteindre au niveau d’équipement de référence que définit ladite charte. Et pour cause ! Cette liste comporte deux machines coûteuses (découpeuse laser et fraiseuse CN de grande taille), dont le financement reste trop souvent hors de portée.

  • les ateliers d’école : saluons cette fois-ci TéléFab, le fablab de Télécom Bretagne, ou encore le LabFab, ou encore le FacLab (qui a dit que les bretons étaient chauvins ? 😉 ). Nous avons ici affaire à des ateliers montés à l’initiative d’écoles -généralement d’études supérieures- et dont le niveau d’équipement est plutôt supérieur à celui constaté dans les fablabs associatifs, et dont l’organisation et les permanences sont assurées par du personnel de l’école. Ces fablabs atteignent au niveau d’équipement de référence, ou s’en rapprochent sensiblement. Généralement montés par l’école dans le but de l’incorporer au cursus de certaines filières de ces écoles, ils sont en principe tout aussi ouverts au public que les fablabs associatifs, mais semblent parfois être moins accessibles au grand public que les fablabs associatifs, parfois du fait de la localisation géographique de l’école elle-même (pas nécessairement située dans une zone à forte densité de population), ou encore du fait de l’intimidation du grand public à l’idée de rentrer dans les locaux de l’école.

Une des originalités du fablab de Lannion porte précisément sur son caractère “hybride” : reposant pleinement sur une structure associative et sur la communauté que l’on connaît, il est néanmoins hébergé dans les ateliers technologiques du Lycée Félix Le Dantec et la mutualisation d’un certain nombre d’équipements est mise en place. Certaines machines de fabrication fort intéressantes et rentrant tout-à-fait dans l’équipement typique d’un fablab sont ainsi mises à disposition du fablab (imprimante 3D à résine) sont ainsi mises à disposition du fablab par le lycée. D’autres s’en écartent quelque peu mais offrent néanmoins des perspectives intéressantes à moyen terme (fraiseuses et tours à métaux à commande numérique de format professionnel). Et les équipements acquis par le fablab seront bien entendus mis à disposition de la communautés d’enseignants et de lycéens dans le cadre de leurs activités pédagogiques, ce qui est bien la moindre des choses, étant donné que la vocation du fablab est précisément d’offrir l’accès à ces machines à un cercle de particuliers, d’associations et d’entreprises le plus large possible ! Cette structure prend ainsi en compte la nécessité de fortement mutualiser les matériels acquis, afin de maximiser le rendement de ces investissements.

Cumulant les avantages d’une forte dynamique associative (notamment illustrée par l’ouverture du fablab en dehors des temps scolaires ou par le partenariat en cascade avec les Petits Débrouillards, qui utiliseront le fablab comme lieu d’accueil pour un cycle d’activités d’initiation du jeune public aux technologies numériques), d’une communauté d’enseignants et de lycéens pleine de compétences, et d’un lieu disposant de moyens techniques intéressants, il semblerait que nous constituons une première française dans l’exploration de cette structure innovante de fablab.

Qu’en pensez-vous ? Est-ce-que le fait de pleinement combiner dynamique associative et lycée technologique vous semble intéressant ?

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